Comm’in BC
Alors que l’immunothérapie apporte des progrès significatifs dans différents types de cancers, le cancer du sein a longtemps été considéré comme un désert immunitaire. De ce fait, le rôle du microenvironnement immunitaire a été peu étudié dans le cancer su sein et plus spécifiquement dans les tumeurs luminales qui représentent pourtant 70 à 80 % des cancers du sein.
Les lymphocytes T CD8+ mémoires résidants des tissus (TRM), un sous-type de lymphocytes T CD8+ non circulantes, sont récemment apparus comme une cible attrayante dans le domaine de l’onco-immunologie, en raison de leurs capacités cytotoxiques élevées. De plus, il a été récemment rapporté que, contrairement aux cellules myéloïdes suppressives (MDSC), certaines cellules présentatrices d’antigènes (CPA), telles que les cellules dendritiques conventionnelles de type 1 (cDC1), exercent un rôle positif dans la réponse immunitaire anti-tumorale. Notre hypothèse est que différentes populations de CPA pourraient interagir avec les TRM dans le microenvironnement tumoral. Certaines CPA auraient un rôle activateur sur la fonction des TRM alors que d’autres CPA les inhiberaient et entreraient en compétition avec les CPA activatrices pour interagir avec les TRM.
Dans le cadre du projet Comm’in BC, nous allons : i) caractériser le phénotype et le statut d’activation des TRM et des CPA dans les tissus tumoraux et adjacents non tumoraux de patients atteints de cancers du sein Luminal A et Luminal B, par cytométrie en flux ; ii) évaluer les interactions TRM/APC et leur activation dans les tissus en combinant des techniques immunohistologiques classiques à une analyse multi-couleurs du microenvironnement tumoral par microscopie à feuille de lumière, microscopie confocale à balayage laser et microscopie confocale à disque rotatif à haute résolution ; iii) étudier la corrélation entre le profilage immunitaire et l’agressivité de la maladie (évaluée à la fois cliniquement et histologiquement) en utilisant une combinaison d’outils statistiques.
Nos résultats devraient fournir une “cartographie fonctionnelle” de la réponse immunitaire médiée par les TRM et les CPA dans le microenvironnement des cancers du sein luminaux et être ensuite corrélée à l’agressivité de la tumeur grâce à la collaboration étroite entre les chercheurs, les cliniciens (oncologues et pathologistes) et les biostatisticiens.
Ces connaissances pourraient ouvrir la voie à de nouvelles stratégies immunothérapeutiques chez les patientes atteintes de cancer du sein luminaux ; seules ou en association avec une chimiothérapie ou un traitement endocrinien.
Le projet Comm’in BC est coordonné par le Dr. Fanny LAFOURESSE, Dr. Salvatore VALITUTTI et le Dr. Camille FRANCHET. Il a reçu un soutien de 50 000 € de l’Institut Claudius Regaud / Institut Universitaire du Cancer de Toulouse-Oncopole.